Nous sommes en route depuis jeudi.

Départ de Puno jeudi matin en bus touristique. ca faisait un petit moment que nous n'avions que des bus pourris pour nos trajets, pourtant nous ne sommes pas difficiles. Du coup, nous avons décidé de faire les riches et de choisir le bus touristique. Au-delà du confort, il nous permettait surtout de nous arrêter tout au long du chemin dans les villages intéressants.

Vous l'aurez compris, Sandrine était ravie de quitter Puno !

Premier arrêt : Pucara, connue pour ses petits taureaux en poterie sur le toit des maisons, censés porter bonheur

Deuxième arrêt : La Raya, à 4 300 m d'altitude

Avec un alpaga. Lola ne faisait pas la fière !

Troisième étape : Raqchi et le temple de Viracocha

Quatrième étape : Andahuaylillas

Ce fut une très bonne journée ! Bien remplie mais paisible.

Nous sommes arrivés à Cusco à 17h30, pour une fois en pleine forme après 10h de bus ! Et nous nous sommes retrouvés plongés en plein coeur du passé inca du Pérou.

Cusco était une cité extrêmement importante au temps inca. Dans cette ville, les conquistadores ne sont pas contentés de prendre le pouvoir (en quelques semaines seulement). Ils ont rasé la ville en ne gardant que les fondations et les bas des murs et ont construit leurs églises et bâtiments sur ces bases. L'écrasement de la civilisation inca par les espagnols est ici très explicite...

En se promenant dans la rue, on retrouve partout des traces des Incas : les bas des immeubles, des portes...

 

Cusco est une ville très agréable et très vivante, où il y a une bonne ambiance et beaucoup de choses à faire. Nous ne sommes également plus (!) qu'à 3 400 m d'altitude et ca va beaucoup mieux !

La Plaza de Armas (la grande place du centre) à la tombée de la nuit est merveilleuse. Tout devient doré et sur les collines autour, les lumières font comme des petites étoiles. C'est fabuleux ! Nous avons tenté de prendre des photos mais elles ne rendent pas bien.

Cusco est cependant vraiment trop touristique ! Pas possible de faire un pas sans être assailli de propositions de massages, repas, excursion, artisanat... Et le centre historique est plein d'étrangers. Heureusement, nous sommes hors saison ! Nous nous répétons chaque jour qu'en pleine saison, de coit être atroce...

Après avoir visité Cusco, nous avons donc fui vers un coin plus tranquille : Ollantaytambo (il nous a fallu deux jours pour réussir à le prononcer sans hésitations). Nous sommes en plein dans la Vallée sacrée des incas, proche du Machu Picchu.

Pour nous, c'est la belle vie ici ! Temps très agréable, calme, activité touristique moins agressive...

Demain, nous allons au Machu Picchu, puis nous visiterons la Vallée sacrée. Pour vous mettre l'eau à la bouche, voici un petit apercu du site inca d'Ollantaytambo :

A bientôt.

Nous voila au Pérou depuis dimanche. Autant entre Chili et Argentine, nous n'avions pas senti une différence énorme de culture, autant au Pérou, nous avons l'impression d'avoir totalement changé de monde.

Déjà, il y a bien plus un "type" péruvien et moins de mixité dans les origines. Les femmes portent pour la plupart l'habit traditionnel : grande jupe avec des jupons en dessous, bas en laine, châle et petit chapeau (celui-ci est néanmoins parfois un Reebook en jean...). Elles se font des nattes avec des pompons au bout et portent des charges impressionnantes sur leur dos avec leur châle. Bref, les images qu'on voit dans les livres.

Le niveau de vie est plus bas (égoistement, c'est une bonne chose pour notre budget...). On voit plus de pauvreté et les gens sont beaucoup plus demandeurs de pourboires. On sent aussi que le tourisme est précieux, tout autant que destructeur...

Titouan et Lola avait du succès en Argentine, au Chili aussi mais un degré en dessous quand même. Au Pérou, c'est complètement dingue ! Nous ne pouvons pas sortir sans que la plupart des gens croisés fasse de grands sourires aux enfants en les appelant "cariño". Jusqu'alors, c'est Lola qui avait le plus d'attentions. Au Pérou, c'est Titouan qui attire les regards. Ce doit être les cheveux bouclés car les gens lui touchent souvent la tête et eux, ont les cheveux très lisses. Bizarrement, il supporte mieux ca plutôt que les paroles gentilles...

L'arrivée à Puno, au bord du lac Titicaca, a été plutôt éprouvante. En effet, Sandrine, en charge de l'itinéraire, n'a pas fait attention à l'altitude. Pourtant, tout le monde sait que c'est le lac le plus haut du monde... Nous sommes donc passés en quelques heures du niveau de la mer à 3 800 m d'altitude. Nous ne le recommandons pas ! Pour se défendre, Sandrine a, comme souvent, accusé le Petit Futé de ne pas assez attirer l'attention sur ce point essentiel (contrairement au Guide du routard que nous avions au Chili et qui fouttait presque la trouille là-dessus)...

Les enfants ont plutôt bien supporté. Titouan a juste été oppressé par le manque d'oxygène à un moment dans le bus. Mais, dès le lendemain matin, ils étaient capables de courir. Ce qui était complètement impensable pour nous ! Les parents ont beaucoup plus souffert du mal d'altitude (maux de tête, essouflement notamment). Nous étions prêts à redescendre si besoin mais on finit par s'habituer. Et heureusement car nous allons encore rester un moment en altitude.

Sandrine alterne maté de coca et infusion de feuilles de coca, cette plante étant réputée contre le mal d'altitude (le Doliprane marche mieux sur le mal de tête...).

Parmi les autres changements liés au passage au Pérou, nous avons un nouveau décalage horaire. Il fait donc nuit à 18h maintenant. Nous commencons du coup à vivre autrement, plus tôt le matin et moins tard le soir. De toute manière, nous sommes bien obligés. Comme il fait jour tôt, l'activité commence tôt. A partir de 6h du matin, ce n'est plus possibe de dormir : les ouvriers du chantier à côté de l'hôtel font un boucan d'enfer, il y a de la musique à fond dans les rues, des véhicules qui passent avec des hauts-parleurs, des pétards (???)...

Puno n'est pas une ville qui nous laissera un souvenir impérissable.

Sandrine n'est pas non plus très emballée par le lac Titicaca. C'est un grand lac, très haut et voila... On devient difficile en voyageant beaucoup !

Nous avons néanmoins été visiter de jolies îles en bateau : les Uros et Taquile, surtout intéressantes pour le mode de vie et les coutumes des communautés qui y vivent, très différents de ceux du bord du lac.

Les Uros sont des îles flottantes artificielles. Leurs habitants utilisent les roseaux pour tout faire : les îles, les maisons, les bateaux, de l'artisanat, se nourrir...

Ils utilisent le rhizome du roseau, qui flotte, pour faire le support de l'île, puis entassent des couches de tiges pour faire le plancher. Le tout est relié à des piquets pour éviter que l'île ne dérive. La maquette qu'ìls construisent pour expliquer le système est très concrête :

Les Uros vivent essentiellement du tourisme. C'est là que les choses se compliquent... Nous ne voulions pas acheter d'artisanat (nous ne pouvons pas nous charger tout au long du voyage) et avons dû nous justifier car ils le prenaient mal. Tout se monnaie, tout est calculé, calibré. Les chansons traditionnelles se terminent par "Vamos a la playa". C'est limite insupportable par moment et en même temps, ca les fait vivre et leur permet de rester sur leurs îles...

Nous avions choisi, par facilité, une excursion toute organisée. Nous éviterons de le refaire ou choisirons une agence spécialisée dans le tourisme solidaire. Le temps dont nous disposons est un luxe qui nous permet de mieux découvrir les pays et les gens.

Djamel en a sans doute plus appris sur le Pérou en discutant une heure avec son voisin dans le bus (qui, pour l'anecdote, a ensuite vomi tout le reste du trajet...) qu'en une journée d'excursion.

Nous sommes ensuite aller à Taquile, une vraie île. Nous avons refusé d'aller marcher une heure sous le soleil et sur un terrain très en pente avec les enfants (et le mal d'altitude). Quand nous avons vu le groupe revenir ensuite, nous n'avons pas regretté ! Nous avons donc eu droit à être déposés en bateau, au plus proche de l'endroit où nous devions déjeuner, accompagné d'un jeune homme en tenue traditionnelle de l'île. Sa principale activité est de monter et descendre toute la journée de la mer au sommet de l'île pour transporter des choses et escorter des touristes. Il le fait la plupart du temps en courant...

L'île est très verte, parcourue de centaines de sources et cascades.

Ils vivent aussi beaucoup du tourisme. Les femmes filent la laine et les hommes... tricotent ! Ils ont des traditions spécifiques à leur communautés : les hommes portent une ceinture qui contient des cheveux de leur femme tissés au milieu de la laine, leurs vêtements sont ornés de pompons de taille différente suivant leur statut marié ou non, leurs bonnets aussi contiennent des codes, les jeunes mariés portent une sorte de péruque faite avec les cheveux de leur femme...

Vous n'en verrez pas souvent des photos comme celle-ci. Une péruvienne en excursion avec nous a absolument voulu nous prendre en photo tous les quatre :

A part ca, Sandrine est poursuivie par le sécurité civile ! Voici ce qu'on voit un peu partout: C'est d'ailleurs la vue depuis la fenêtre de notre chambre.

Demain, nous partons vers Cusco, la ville la plus touristique du Pérou. Elle est notamment le point de départ vers le Machu Picchu. Nous nous attendons au meilleur (les vestiges incas) comme au pire (la surexploitation touristique du site)...

A bientôt.